La plateforme Parcoursup a ouvert ses portes il y a quelques semaines. Et les lycéennes et lycéens peuvent désormais s’inscrire dans la filière de leur choix. Alors qu’en est-il des études pour devenir sage-femme en 2022 ?
Rendre les études de maïeutique plus accessible à toutes et tous
Pendant des années, les futures sages-femmes mais aussi les étudiants médecins et plus généralement tous les étudiants en Santé ont dénoncé les conditions de la Première Année Commune aux Etudes de Santé (PACES). La sélection outrancière était pointée du doigt. La loi de juillet 2019 (Organisation et transformation du système de Santé) a mis fin à cette situation. Depuis la rentrée 2020, la PACES a été définitivement supprimée, remplacée par deux voies alternatives :
- Le Parcours d’Accès spécifique Santé: L’étudiant se concentre sur les études médicales en choisissant obligatoirement une autre discipline pour sa mineure. S’il valide sa première année, il peut alors se diriger vers un parcours dans les filières médicales MMOPK (Médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kinésithérapie). Dans le cas contraire, en fonction de ses résultats, il peut poursuivre dans un cursus choisi selon la discipline mineure choisie.
- La Licence Accès Santé: L’étudiant s’inscrit alors dans une licence de son choix, en sélectionnant en option l’ « accès santé ». La validation de cette première année donnera la possibilité à l’étudiant de pouvoir choisir entre poursuivre sa licence initiale ou tenter de rejoindre les filières MMOPK.
C’est donc par rapport à ce nouveau dispositif, que doivent se positionner, depuis janvier dernier, les lycéennes et lycéens souhaitant devenir sage-femme en formulant leurs vœux d’orientation sur Parcoursup.
Devenir sage-femme : une vocation et une ambition
Bien que cette réforme des études de santé se soit accompagnée de la suppression du numerus clausus, les étudiants en maïeutique et en filières médicales ont déjà souligné les imperfections de ce nouveau dispositif. Le numerus apertus a remplacé le numerus clausus, en transférant le pouvoir aux Autorités Régionales de Santé et aux écoles de formation en Maïeutique. Pourtant, les besoins sont importants, comme l’a rappelé le récent rapport de l’IGAS. Si le nombre de sages-femmes croit régulièrement depuis le début des années 2000, cette hausse doit encore se poursuivre pendant plusieurs années, voire décennies. Les études démographiques et les perspectives du ministère de la santé soulignent le besoin de sages-femmes tant en libéral qu’à l’hôpital. Cela a notamment conduit le gouvernement à rendre la formation initiale pour devenir sage-femme plus attrayante pour les lycéennes et lycéens.
Depuis plusieurs années, les étudiants en maïeutique plaidaient pour l’allongement de la durée de la formation initiale. Et alors que 2021 restera, outre la crise sanitaire du coronavirus, marquée par les mobilisations successives des sages-femmes libérales et hospitalières, les autorités publiques ont non seulement entendu cette demande mais y ont fait droit. A partir de la rentrée de septembre 2022, les études pour devenir sage-femme s’allongeront d’une année supplémentaire. Il faudra étudier 6 ans pour obtenir le diplôme d’Etat de Sage-Femme (au lieu de 5 aujourd’hui).
L’officialisation de cet accord, le 22 novembre dernier, avait suscité l’enthousiasme de l’Association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF). La présidente de l’association, Mme Laura Faucher, se félicitait de cette décision :
« Cela va permettre d’améliorer le bien-être des étudiants en allégeant le contenu de la formation, mais cette sixième année, c’est aussi approfondir les compétences et valoriser le travail de recherche puisque l’on passe d’un mémoire à une thèse d’exercice. «
Cependant, alors que les étudiants et lycéens formulent leur souhait d’orientation pour la rentrée 2022, les sages-femmes libérales et hospitalières ainsi que les autorités publiques sont pleinement conscientes, qu’il faudra bien plus pour susciter de nouvelles vocations et attirer de nouvelles étudiantes. Les conditions de travail des maïeuticiennes hospitalières, la rémunération des sages-femmes libérale, la reconnaissance de la profession en tant que véritable professionnel de santé, … toutes ces problématiques ont terni l’image perçue du quotidien d’une sage-femme et ont pu décourager plus d’une vocation.
Et vous, vous orienteriez-vous vers des études pour devenir sage-femme en 2022 ? Quelle a été votre première source de motivation ? Que faudrait-il faire évoluer pour rendre le métier de sage-femme plus attractif ?
Je suis vraiment très intéressée