Toutes les problématiques liées à la santé périnatale renvoient à plus de sages-femmes tant en ville qu’à l’hôpital. Et cette question continuera à marquer l’actualité de la profession en 2024.
La santé périnatale, un des enjeux prioritaires de Santé publique pour 2024 ?
2023 aura été une année complexe et éprouvante pour les acteurs de la santé périnatale. Les sages-femmes libérales et hospitalières auront vu, mois après mois, s’accumuler les mises en garde de certains observateurs. Depuis la publication de la vaste étude de Santé Publique France en septembre 2022, de nombreux compléments viennent confirmer la vision dégradée de cette santé périnatale. Les spécialistes en la matière s’accordent tous pour souligner une « situation préoccupante ».
Ce consensus autour de cette problématique conduit les autorités publiques, comme les organisations représentatives des sages-femmes et autres professionnels de santé concernés, à afficher leurs ambitions. Celles de multiplier les « actions de prévention favorables à la santé de l’enfant à naître et des futurs parents« .
« Des travaux sont en cours pour tenter de comprendre cette évolution préoccupante »
L’année 2023 n’aura donc été qu’une longue succession de mise en lumière de chacun de ces problèmes. C’est le cas pour l’augmentation inquiétante de la mortalité néonatale. On souligne également l’augmentation des pathologies maternelles comme l’hypertension, le diabète gestationnel ou encore le post partum. En début d’année 2023, le ministère de la santé reconnaissait la dégradation de chacun de ces indicateurs. Les études conduites inquiétaient également dans la comparaison entre la France et les autres pays européens. La dégradation française ne se retrouve pas dans le système de santé des autres pays étudiés. Et 2024 doit donc être l’année où des solutions adaptées et pertinentes seront apportées.
Plus de sages-femmes libérales et hospitalières, la priorité pour les prochaines années ?
Il serait long de reprendre chacune des solutions avancées au cours de ces derniers mois. En revanche, force est de constater que le manque de sages-femmes libérales et / ou hospitalières est toujours pointée du doigt quel que soit l’angle d’approche. Dans le rapport de septembre 2022, l’étude détaillée de la hausse de mortalité infantile souligne que celle-ci est particulièrement remarquable durant la première semaine de vie. Les auteurs du rapport posent alors « la question de l’accès aux soins, du suivi de grossesse et de l’accompagnement des femmes après la naissance ». Il en va de même lorsque certains spécialistes soulignent les difficultés pour les femmes enceintes à obtenir un rendez-vous avec un gynécologue. Le statut de la sage-femme référente, créé en 2023, sera-t-il suffisant pour pallier cette réalité ?
Une grande partie des problématiques liées à la profession concerne donc bien le nombre de sages-femmes en activité. Certes, le gouvernement s’est déjà engagé pour accroître la capacité de formation des universités en maïeutique. On sait cependant que l’engouement n’est pas à la hauteur des besoins. Le gouvernement s’est efforcé de renforcer le statut et la réputation des sages-femmes. Mais cela a été ruiné par la mise en cause de certains médecins libéraux et leur si triste « 95 % des sages-femmes ont choisi ce métier après avoir raté médecine ».
Estimez-vous que nous sommes sur la bonne voie pour enfin voir un redressement de la situation ? Pensez-vous que tout soit fait pour donner envie aux étudiantes d’aujourd’hui pour devenir sage-femme ?