Une association de consommateurs dénonce l’inaction de l’Etat en matière de santé publique, en espérant mobiliser les patients et les professionnels de santé.
Les professionnels de santé, soutenus par les patientes et les patients face aux autorités publiques ?
Depuis des années maintenant, le ministère de la santé annonce une grande réforme de l’organisation des soins en France. Les sages-femmes libérales sont aussi concernées que les médecins généralistes ou les infirmières hospitalières. Après la pandémie de coronavirus, les autorités publiques avaient fait de la lutte contre les déserts médicaux la priorité absolue. Objectif ultime à atteindre : garantir l’égalité et la liberté d’accès de soins à tous les patientes et patients. Certes, les mesures à déployer pour inciter l’installation de sages-femmes libérales ne sont pas comparables à celles destinées à recruter plus d’infirmières hospitalières. En revanche, cette mesure concerne toutes les professions et tous les statuts (hôpital, libéral, mixte, …).
Quand la société civile veut contraindre le gouvernement à agir ?
Tous les professionnels de santé partagent ce constat. Les patientes et les patients le partagent également. Pour ces derniers, ces problématiques de santé constituent un véritable casse-tête au quotidien. Et l’association de consommateurs UFC-Que Choisir ? dénonce cette situation depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, l’association a décidé d’aller encore plus loin :
« Après des années de négociations auprès des décideurs politiques qui restent sans réponse, elle saisit aujourd’hui le Conseil d’État pour faire constater et sanctionner la coupable inaction gouvernementale, et enjoindre l’État à prendre les mesures à la hauteur des enjeux.«
L’association considère qu’il s’agit bien d’un sujet d’intérêt général. Elle lance dans le même temps une vaste campagne d’information et de sensibilisation. Elle invite donc les soignants comme les patients à témoigner et à se mobiliser : #MaSantéNattendPlus.
Les sages-femmes, un atout pour lutter contre la désertification médicale ?
Pour ce qui concerne la santé périnatale en général et les sages-femmes libérales et hospitalières en particulier, l’association souligne la situation singulière. Bien évidemment, les maïeuticiennes revendiquent depuis des années la pénurie chronique de personnel soignant dans les maternités. Elles dénoncent la fermeture continue des « petites maternités ». De leur côté, les sages-femmes libérales revendiquent, depuis tout aussi longtemps, une meilleure reconnaissance et une revalorisation salariale des actes dispensés.
Des améliorations malgré tout
Cependant, depuis le 11 novembre dernier, la reconnaissance officielle du statut de sage-femme référente a permis de mettre en lumière l’expertise et la place des maïeuticiennes aux yeux du grand public. Et faire savoir qu’une sage-femme libérale peut prendre en charge le suivi médical des femmes enceintes constitue une nécessité surtout en période de désertification médicale. Cependant pour la profession, cette reconnaissance ne doit pas être un levier pour lutter contre cette pénurie médicale. Elle doit être valorisée et présentée comme une véritable expertise de ces professionnelles de santé.
Et vous, estimez-vous que la profession soit oubliée ? Qu’elle sert à combler les lacunes d’un système mal en point ? Ou au contraire, estimez-vous que les autorités publiques aient pris l’ampleur des problèmes ?