Les femmes connaissent le rôle des sages-femmes dans le suivi de grossesse, même si bien souvent elles méconnaissent les compétences et le champ d’action des maïeuticiennes. Une méconnaissance, contre laquelle la profession et les autorités publiques entendent bien lutter.
Les sages-femmes, une profession essentielle et pourtant si méconnue des patientes et des patients
Si les citoyens connaissent le rôle de la sage-femme au cours de la grossesse et de l’accouchement, ils restent, en grande partie, ignorants de toutes les autres missions de ces maïeuticiennes, qu’elles exercent en libéral, en maison de santé ou même à l’hôpital. Bien évidemment, l’accompagnement des femmes pendant leur grossesse est global, et les patientes le savent parfaitement en règle générale. Mais devenir sage-femme libérale notamment permet à ces professionnelles de santé d’exercer leurs compétences gynécologiques, en assurant le suivi des femmes au cours de leur vie, lorsqu’elles sont en bonne santé. A une époque, où la désertification médicale concerne aussi grandement les médecins gynécologues, ces compétences s’avèrent essentielles pour garantir un accès au suivi gynécologique à toutes les femmes. Dépistage, prescription, accompagnement physique et psychologique, les compétences des sages-femmes en France dépassent les idées, que peuvent avoir les patientes et les patients. Car lorsqu’une sage-femme libérale accompagne une grossesse, c’est toute la sphère familiale qui est suivie et guidée au cours de ce « changement de vie ». Cette méconnaissance des rôles précis des maïeuticiennes se traduit inéluctablement par cette ambition de reconnaissance, portée depuis des mois et même des années par la profession.
Des compétences élargies à faire connaître pour la profession de sage-femme
Cette méconnaissance résulte aussi bien d’un constat réalisé par les sages-femmes elles-mêmes que par les autorités sanitaires. Lors de l’adoption du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022, un amendement ambitionne même de lutter contre ce déficit d’information du grand public. La Caisse Nationale d’Assurance Maladie s’est vu en effet confier le soin d’organiser des campagnes d’information « afin de promouvoir, de communiquer et d’informer sur les compétences des sages-femmes listées aux articles L 2212-2 (IVG médicamenteuse) et L 4151-4 du Code de la santé publique (prescription de certains médicaments et dispositifs médicaux, de substituts nicotiniques, dépistage et traitement d’IST). » (Amendement n° 2035 du PLFSS 2022)
Tout en souhaitant valoriser la mission des maïeuticiennes dans la globalité de leur exercice, le PFLSS renforce encore un peu plus le statut central de la sage-femme dans le suivi de grossesse, en créant l’entretien postnatal précoce.
Un renforcement de l’accompagnement post-natal
L’entretien postnatal précoce sera réalisé entre la 4ème et la 8ème semaine après l’accouchement, et pourra être réalisé par une sage-femme mais aussi par un médecin, comme pour l’entretien prénatal précoce. Ce nouvel entretien sera obligatoire dès le 1er juillet 2022 et il a été créé « dans une approche globale de la prévention en postpartum, de repérer les premiers signes de la dépression du postpartum ou les facteurs de risques qui y exposent et d’évaluer les éventuels besoins de la femme ou du conjoint en termes d’accompagnement« . Parce que la dépression du post-partum concerne entre 10 et 15 % des femmes, son dépistage et sa prévention s’imposent comme des enjeux de santé publique. Décidé après les travaux réalisés à l’occasion de la stratégie « Les 1000 premiers jours de la vie, Là où tout commence », cet entretien pourra être suivi d’un second (entre la 10ème et la 12ème semaine après l’accouchement). Dans tous les cas, la sage-femme (ou le médecin) devra alors, en fonction de la situation, orienter la jeune maman vers les professionnels les plus compétents.
C’est donc une nouvelle mission, qui est confiée à la profession qui voit son statut de « profession référente de la grossesse » renforcé. C’est aussi une nouvelle information, qui va devoir être communiquée à toutes les femmes, afin que ces dernières soient pleinement conscientes de l’étendue des missions de ces sages-femmes.
Considérez-vous, que ce déficit de connaissances sur vos missions de la part des femmes en général puisse nuire à vos missions au quotidien ? Quelle serait selon vous la meilleure façon pour informer et éclairer les femmes sur l’ensemble des missions de la profession ?