Depuis plusieurs années, les sages-femmes libérales ont été appelées à gérer des maisons de naissance pour une période expérimentale. Le bilan de cette expérimentation a amené le gouvernement à pérenniser ces maisons de santé, afin de permettre à la France de récupérer une partie du retard constaté en la matière.

Les maisons de naissance, un nouveau mode d’exercice appelé à se développer

C’est par la loi du 6 décembre 2013 que les autorités publiques ont encadré l’expérimentation des maisons de naissance (MDD) pour offrir un cadre pour les femmes enceintes à la grossesse non risquée. Cette expérimentation s’expliquait en partie par le succès de structures analogues dans d’autres pays, que ce soit aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou même en Suisse. Depuis 2015, 8 maisons de naissance sont ainsi disséminées sur le territoire français, et un rapport bilan a été publié en novembre 2019, rapport sur lequel s’est appuyée la décision de multiplier ces maisons de naissance.

Le rapport d’étude que la qualité des soins prodigués en maisons de naissance en France révèle donc une étude exhaustive sur les 649 prises en charge, effectuée par ces MDN en 2018. Les maisons de naissance ont ainsi pu accompagner 506 accouchements alors que 143 femmes étaient orientées vers des maternités partenaires.

Dans son propos préliminaire, le rapport rappelle que dès le début des années 2000, les États Généraux de la naissance mettaient en lumière « l’insatisfaction des usagers dans l’accès à des pratiques respectueuses du déroulement physiologique de l’accouchement ». Face à ce constat et en parallèle avec l’étude des autres pays occidentaux, les autorités sanitaires ont donc cherché à développer des solutions pour freiner la surmédicalisation des grossesses, notamment celles à bas risque obstétrical. Les maisons de naissance répondent à cet objectif originel.

Le travail des sages-femmes en maisons de naissance scruté à la loupe

L’étude réalisée sur les accouchements en 2019 concerne donc moins de 0.1 % des naissances en France. Concernant la lutte contre la surmédicalisation et les efforts pour un accouchement plus « naturel », le rapport relève que moins de 3 % des femmes, ayant accouché en MDN, ont connu une rupture artificielle de la poche des eaux. Et plus de 9 femmes sur 10 ont pu accoucher par voie basse spontanée.

C’est donc un bilan positif, qui a été dressé, d’autant plus que les données ont été comparées à celles des autres pays comparables plus engagés en la matière. Les maisons de naissance en France offrent des résultats conformes à ces dernières.

Les maisons de naissance se multiplieront sur le territoire dans les mois et les années à venir

C’est donc sur la base de cette expérimentation depuis 2015, que les autorités publiques ont décidé de multiplier ces lieux faiblement médicalisés pour les femmes à la grossesse sans risque. 12 nouvelles maisons de santé seront ainsi créées aux termes du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2021 (PFLSS 2021). Les règles d’éligibilité et les modalités de fonctionnement, expérimentées pendant ces 5 années, ont été reportées pour ces nouvelles structures. Et pour garantir la sécurité, ces maisons de naissance devront toujours être situées à « proximité immédiate d’une maternité partenaire ».

Cette pérennisation de ces maisons de naissance a également confirmé l’importance des sages-femmes libérales, seules habilitées à prendre en charge l’organisation de ces structures. Les 12 prochaines maisons de naissance, qui devraient ouvrir avant la fin de 2022, seront donc toutes placées sous la direction médicale des sages-femmes. Ces nouvelles structures feront l’objet d’un suivi, et les autorités sanitaires s’engagent à publier les résultats de ces études, afin d’accélérer le déploiement de nouvelles structures. Les maisons de naissance devraient donc se multiplier dans les années à venir.

Et vous, que pensez-vous de ces maisons de naissance appelées à se multiplier ? Quelles seraient selon vous les principales évolutions à adopter pour les rendre encore plus efficientes ?