Les sages-femmes libérales ont validé l’avenant 7 à leur convention nationale. Ce dernier officialise une revalorisation de leur rémunération, même si la profession entend bien rester mobilisée sur le sujet pour les mois et les années à venir.
La rémunération des sages-femmes, un sujet de discorde
Depuis plusieurs années, les sages-femmes, qu’elles exercent à l’hôpital ou sous statut libéral, alertent les pouvoirs publics sur leurs conditions de travail. Si elles dénoncent des conditions de travail jugées inacceptables, elles soulignent également la « faiblesse » de leurs conditions salariales tant en ville qu’à l’hôpital. Ces conditions salariales ne sont pas à la hauteur des responsabilités d’une part mais aussi de l’engagement dont font preuve les maïeuticiennes. Avant la crise sanitaire, ces conditions de rémunération faisaient déjà partie des principales revendications de la profession, qui demandait à être mieux reconnue (et cette reconnaissance devait également passer par une revalorisation salariale).
La crise sanitaire du coronavirus a mis en avant ces exigences, alors que le gouvernement s’est pleinement appuyé sur l’ensemble des professionnels de santé pour faire face à la pandémie. Aujourd’hui, les sages-femmes comme la totalité des autres professions de santé soulignent que ces années de pandémie ont aggravé la situation de l’organisation de la santé en France et que les conditions de travail apparaissent comme encore plus dégradées. N’est-ce pas ce qui a conduit l’ensemble des organisations représentatives des sages-femmes à appeler à l’aide le ministère de la santé ? Certes, des efforts ont été consentis pour revaloriser le salaire des sages-femmes hospitalières. Des décisions ont été prises pour reconnaitre officiellement le rôle essentiel des sages-femmes hospitalières dans le domaine de la périnatalité. Depuis le Ségur de la Santé, les autorités publiques ont concentré leurs efforts sur la situation à l’hôpital. Il s’agit non seulement de répondre à des revendications anciennes, qui apparaissent aujourd’hui comme plus légitimes, mais aussi de rendre ces professions du soin à l’hôpital plus attractives afin d’attirer de nouvelles maïeuticiennes. La situation reste critique, mais des décisions ont déjà été prises pour apaiser la situation. Mais qu’en est-il pour les sages-femmes libérales, qui elles-aussi revendiquent pour une revalorisation de leur rémunération ?
La rémunération des sages-femmes libérales, des revendications pas toujours entendues
Les revendications spécifiques des sages-femmes libérales ont été entendues par le gouvernement. C’est ce que confirme l’avenant 7 à la convention nationale de la profession signé entre l’UNCAM (Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie) d’une part et l’ONSSF (Organisation nationale syndicale des sages femmes) et l’UNSSF (Union nationale et syndicale des Sages Femmes) d’autre part. Cet accord officialise un budget de 61 millions d’euros sur les deux prochaines années, visant à répondre aux revendications de la profession. La revalorisation des lettres clés SF et SP s’effectuera ainsi en deux étapes pour atteindre 3.20 € au 1er janvier 2025. Pour les consultations et les visites, le MSF sera lui-aussi augmenté à 3.50 € alors que les indemnités kilométriques seront, elles-aussi, revalorisées (0.61 €pour les IK et 0.91 €pour les IKM). Même si certaines professionnelles soulignent que cet effort ne suffit pas à rattraper le retard, la profession se félicite néanmoins de cette avancée significative. Il faut dire, que cet avenant répond aussi à une situation économique particulière. Ainsi, comme bien d’autres professions de santé, les sages-femmes libérales ont vu leur bénéfice reculer pour l’année 2022 dans un contexte inflationniste. L’envolée des charges a dégradé la situation économique d’un grand nombre de professionnels libéraux de santé, une dégradation contre laquelle le ministre de la santé et de la prévention avait décidé de réagir dans les meilleurs délais. Si la réaction peut être saluée avec la signature de cet avenant 7, la profession reste mobilisée pour que les efforts soient maintenus dans les mois à venir afin de garantir l’attractivité de la profession.
Et vous, considérez-vous que l’avenant 7 constitue une réponse satisfaisante au vu de la situation ? Estimez-vous que des efforts supplémentaires doivent être déployés dans les mois et les années à venir ?