Le 8 mars, en France et dans tous les pays à travers le monde, on a célébré la journée internationale des droits des femmes. Les sages-femmes étaient, comme chaque année, mobilisées pour cette date symbolique, même si en 2021, elles en ont profité pour porter à nouveau leurs revendications.
La journée internationale du droit des femmes, une date plus que symbolique
Chaque année, la journée internationale des droits des femmes est l’occasion de multiples manifestations mais aussi de réflexions. Depuis l’officialisation par les Nations Unies en 1977, le 8 mars est devenu une date essentielle pour lancer de nouveaux chantiers, visant à améliorer la condition de vie des femmes et des filles à travers le monde. Les problématiques diffèrent en fonction des continents et des pays concernés, mais les mêmes sujets concentrent l’attention de toute la population : l’égalité entre les hommes et les femmes, l’autonomie et l’émancipation, la maternité et toutes les questions qui en découlent, la participation des femmes au débat économique, culturel, politique, …
Naturellement, les sages-femmes occupent toute leur place au cours de cette journée internationale, puisqu’elles ont la charge de toutes ces femmes, tant pour le suivi de grossesse que pour l’accouchement, ou encore le suivi gynécologique, la prescription de contraception, … C’est notamment l’occasion pour les sages-femmes de faire connaitre la diversité de leurs missions et le rôle essentiel qu’elles jouent tout au long de la vie de leurs parturientes. Ce rôle central explique notamment, que sous l’action de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la journée internationale des Sages-Femmes est célébrée, chaque année, le 05 mai.
En 2021, les sages-femmes se font entendre pour la journée internationale des femmes
En France comme partout ailleurs dans le monde, ce 8 mars 2021 a connu une édition inédite de cette manifestation. La crise sanitaire du coronavirus a fortement impacté la condition de vie des femmes mais aussi remis en question, dans certains pays du monde, des droits fragilisés. Dans l’Hexagone, les sages-femmes ont ainsi pu souligner leur opposition au port du masque pendant l’accouchement, imposé par les nouvelles contraintes sanitaires, ou encore dénoncer la dégradation des conditions de travail. Mais plus généralement, cette édition 2021 a lieu, alors que les maïeuticiennes revendiquent déjà depuis plusieurs semaines.
La journée internationale du droit des femmes a donc été l’objet d’un appel à revendication de la part de la profession, qui s’était déjà manifestée à plusieurs reprises depuis le début de cette année. Les revendications n’ont pas changé pour les sages-femmes, mais elles ont considéré normal de les rappeler le jour, où le droit des femmes (et donc aussi des sages-femmes) est mis à l’honneur. D’autant plus que là-encore, l’épidémie de coronavirus n’est pas restée sans conséquences. Actrice du dépistage des violences intra-familiales, la sage-femme en 2020 n’a pu que constater les effets délétères des périodes de confinement et autre couvre-feu.
Des femmes au service des femmes, une profession engagée et en colère
Malgré l’ouverture de la profession aux hommes en 1984, le métier de sage-femme reste ultra majoritairement féminin (la profession ne compte en 2021 que 2.8 % d’hommes). Pour certaines de ces professionnelles, c’est justement cette féminisation qui explique qu’elles soient encore contraintes de se mobiliser ce jour. A cela s’ajoute aussi la faiblesse de leur population (on compte plus de 23.000 sages-femmes en France). Et pourtant, les missions des maïeuticiennes en France ne se limitent pas, contrairement à une image d’Epinal trop souvent présente dans l’esprit collectif, à l’accouchement. Une sage-femme libérale définit ainsi la profession pour le magazine L’Etudiant :
Nous sommes les référentes des soins des femmes
Accouchement, contraception, suivi gynécologique et/ou de grossesse, préparation à l’accouchement, urgences, détection des violences, IVG, … Les missions de la sage-femme sont aussi nombreuses que diversifiées. Et le quotidien d’une sage-femme se distingue encore un peu plus en fonction qu’elle exerce son art à l’hôpital, sous statut libéral, dans une maison de naissance ou dans un centre de protection maternelle infantile ou de planification familiale. La parole des sages-femmes sera-t-elle plus entendue à l’occasion de cette journée internationale ou devront-elles encore se mobiliser dans les prochaines semaines ?
Et vous, vous êtes-vous mobilisée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes ? Estimez-vous, que la profession sera entendue ?