Les premiers jours de 2023 auront conduit les sages-femmes de passer de la fierté d’être reconnues comme des professionnelles de santé à part entière à la colère de ne pas être entendues ni même écoutées. Des sentiment s contradictoires qui interrogent sur cette année 2023 qui commencent …
Un début d’année tout feu tout flamme pour les sages-femmes
Ce début d’année 2023 est chaotique pour les maïeuticiennes en France. Les premiers jours de l’année ont vu l’adoption d’une loi, réformant (enfin) la formation des sages-femmes. A compter de la rentrée 2024, celles et ceux se destinant à devenir sage-femme libérale ou hospitalière devront donc effectuer une 6ème année au cours de leurs études. Cela devrait ouvrir les portes de la recherche et de l’enseignement à la profession. Mais en votant à l’unanimité cette proposition de loi le 16 janvier dernier, les députés répondaient également à une revendication ancienne de la profession. Les sages-femmes ne seront plus considérées comme une profession paramédicale ou auxiliaire mais bien comme une profession de santé à part entière. Bien que ce statut leur soit reconnu depuis longtemps par les textes, les sages-femmes ne peuvent que se réjouir de cette avancée.
Les organisations représentatives regrettaient que bien d’autres points n’aient pas été tranché par cette proposition de loi. Mais le gouvernement ne cesse d’expliquer depuis quelques semaines, que les principales évolutions, devant transformer le système de santé, ne seront connues qu’à l’issue des débats du CNR Santé, et l’attente ne devrait donc plus être longue désormais. Les sages-femmes auraient donc pu se réjouir de ce présage et espérer que l’année 2023 soit à l’image de cette « bonne nouvelle ». Il n’en sera rien, puisque d’autres informations viennent gâcher ou tout du moins atténuer cet optimisme.
Les sages-femmes divisées quant à l’avenir de la profession ?
Ainsi, le 12 décembre dernier, l’avenant n° 6 à la convention nationale était signé entre l’Assurance Maladie et l’Union Nationale et syndicale des sages-femmes (UNSSF). Cette signature, bien que contestée par de nombreuses professionnelles, devait permettre la revalorisation de la « La rémunération des actes des sages-femmes libérales dans le cadre des accouchements pratiqués en Maison de Naissance et dans le cadre de la location des plateaux techniques en maternité. » L’avenant officialisait également le statut de sage-femme référente, sans toutefois définir des missions et un rôle précis.
Mais cette signature, aussi contestée soit-elle, sera caduque, puisque le syndicat majoritaire de la profession, l’ONSFF (Organisation Nationale syndicale des sages-femmes) a refusé de signer en dénonçant une « mascarade de négociation ». Dans un communiqué de presse, le syndicat majoritaire de la profession explique son refus de signature notamment en soulignant : « L’avenant 6 méconnait les missions médicales des sages-femmes, nous octroyant des missions sociales et administratives qui sont théoriquement celles d’autres professionnels. ». Si le syndicat détaille pour chaque décision entérinée par le texte de l’avenant 6, il explique aussi sa colère devant le manque de considération des autorités publiques : « Nous pensions pouvoir renégocier l’ensemble de notre convention qui arrivait à échéance en décembre 2022 et a été reconduite. C’est un autre signe négatif envoyé à la profession… »
C’est une mauvaise nouvelle pour les sages-femmes selon le syndicat, mais c’est surtout, selon lui, une nouvelle preuve de ce manque de considération, qui semblait pourtant être en passe d’être oublié avec la proposition de loi du début du mois.
Et vous, comment voyez-vous ces prochains mois pour la profession ? Plutôt optimiste ? Ou sans espoir de réelle évolution ?