Depuis le 30 octobre, un nouveau confinement est applicable sur le territoire français. Les sages-femmes connaissent déjà les procédures à appliquer et les gestes à adopter, même si la situation sanitaire commence à peser sur le quotidien de ces professionnelles de santé.
Un second confinement plus souple, les sages-femmes tirent profit de leur expérience du printemps dernier
Depuis ce vendredi 30 octobre, la France connait un second confinement. Même si les modalités de ce dernier ont été assouplies, il n’empêche que les restrictions de déplacements pour toutes et tous sont de retour. Les professionnels de santé, qu’il s’agisse des masseurs kinésithérapeutes, des infirmières ou des sages-femmes libérales, sont incités à redoubler de prudence tout en continuant à prodiguer les soins, dont leurs patients ont besoin. Bien que la situation puisse apparaître comme complexe dans certaines situations, ces professionnels de santé peuvent néanmoins profiter de l’expérience, acquise au cours du printemps.
Les sages-femmes libérales continueront ainsi à accueillir leurs patientes dans le strict respect du protocole sanitaire. Se préparant à cette deuxième expérience du confinement, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) et la Direction Générale de la Santé (DGS) s’étaient déjà mobilisées, le 23 octobre, pour réactiver la prise en charge à 100 % du télésoin. Elles invitaient les Agences régionales de Santé (ARS) à « (…) poursuivre le déploiement d’organisations de soins à distance par les professionnels médicaux (médecins et sages-femmes) (…) ». Cette mesure permet donc aux sages-femmes d’assister leurs patientes sans recours à la télétransmission, tout en s’assurant que ces dernières bénéficient d’une prise en charge complète de ces soins à distance.
Les mêmes recommandations s’appliquent aujourd’hui pour les sages-femmes libérales qu’au printemps dernier, qu’elles reçoivent leurs patientes à leur cabinet ou qu’elles se déplacent au domicile de ces dernières. Tout en soulignant que la profession a réussi à adapter « les pratiques professionnelles à la situation épidémique », l’ordre national des sages-femmes a d’ores et déjà publié les deux mêmes recommandations qu’au printemps dernier à savoir :
- Inciter les professionnelles à recourir à la télémédecine lorsque les conditions et la situation le permettent
- Déconseiller la préparation à la naissance collective en mode présentiel
Enfin, cette nouvelle évolution de la situation sanitaire n’atténue en rien la mobilisation de la profession s’agissant de la vaccination anti-grippe, qui a commencé depuis le 13 octobre dernier.
Les femmes enceintes se mobilisent pour pouvoir accoucher sans être masquées
En revanche, le sujet du port du masque par les femmes enceintes avait déjà fait couler beaucoup d’encre pendant le premier confinement, et alors que le second commence, l’hashtag #StopAccouchementMasqué a déjà suscité de nombreuses réactions tant de la part des jeunes mamans que de la part des sages-femmes libérales et hospitalières. En effet, puisqu’aucune directive n’a été donnée de manière officielle, les établissements hospitaliers se sont adaptés en adoptant des réglementations parfois opposées. Un certain nombre de maternité s’était déjà prononcé, il y a plusieurs mois, en faveur du port du masque obligatoire pendant l’accouchement. Cela avait provoqué depuis la protestation de nombreuses patientes, qui a conduit à la popularisation de cet hashtag. Et les recommandations du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens de France (CNGOF), publiées le 30 septembre dernier, n’apaiseront pas les tensions, puisqu’elles soulignent que « pendant les efforts expulsifs, le port du masque est souhaitable car il protège les soignants et la femme elle-même. »
Pour préparer les femmes à ce port du masque pendant l’accouchement, les sages-femmes libérales sont appelées à la rescousse, ce qui engendre parfois une forme de colère chez les patientes.
Enfin, le protocole sanitaire, mis à jour par le l’ordre professionnel, souligne qu’après le retour au domicile de la jeune maman, la première visite s’effectuera au domicile de la patiente, tout en laissant la possibilité à la sage-femme d’effectuer la seconde à distance.
Ce sont donc les mêmes procédures, qui n’ont jamais cessées de s’appliquer depuis mars dernier, que les sages-femmes vont s’efforcer de respecter durant les semaines à venir. Une continuité, qui n’empêche pas qu’un sentiment de lassitude et de fatigue ne s’installe de façon toute aussi durable.
Et pour vous, quelles sont les principales contraintes, dans votre métier de sage-femme libérale, que vous aurez du mal à supporter ou à appliquer durant ce confinement ?