Une sage-femme libérale doit non seulement se consacrer aux soins à prodiguer, mais elle doit aussi s’assurer de « gérer son activité ». Parmi les obligations qui lui incombent, la communication représente un aspect non négligeable, puisque la sage-femme libérale doit aussi se faire connaître des femmes de son lieu d’exercice.
Pourquoi se faire connaître quand on est sage-femme libérale ?
Une des principales revendications des sages-femmes consiste à accroitre les effectifs. Que l’on évoque les sages-femmes libérales ou leurs consœurs hospitalières, les maïeuticiennes dénoncent un sous-effectif chronique, en soulignant les conséquences que cette « pénurie » peut avoir sur la santé des parturientes. S’agissant des sages-femmes libérales, ce manque de professionnelles de santé ne doit pas faire oublier, que chaque professionnelle de santé doit se faire connaître auprès de ses potentielles parturientes. La question de la communication de la sage-femme libérale se pose alors avec une importance essentielle pour son activité au quotidien.
Ce paradoxe apparent soumet cependant la maïeuticienne, ayant opté pour ce statut libéral, au respect des nombreuses règles, imposées tant par le Code de la Santé Publique que par le Code de déontologie de la profession. En devenant sage-femme libérale, la professionnelle de santé est pleinement consciente, qu’outre les soins prodigués, elle devra « apprendre » à gérer son activité et donc à prendre en charge sa communication. Une contrainte, qui se comprend aisément, mais qui met également en lumière la nécessité pour l’ensemble de la profession de faire connaître avant tout les nombreuses missions, dont elles sont investies.
La publicité, une interdiction pour les professionnels de santé
Si on se concentre exclusivement sur la communication de la sage-femme libérale, il faut comprendre l’ensemble des informations communiquées pour pouvoir répondre aux besoins des femmes en général. Les évolutions techniques et technologiques ont accentué cette nécessité, avec de nouvelles attentes de la part des patientes. Si le législateur a assoupli les règles encadrant la communication des professionnels de santé, notamment à travers le décret 2020-1661 du 22 décembre 2020, un principe reste immuable tant dans le CSP qu’au cœur de la déontologie des sages-femmes : l’exercice de la profession ne peut se faire comme un commerce.
Alors que la déontologie impose des règles strictes en termes de respect de ses confrères et consœurs, la publicité en tant que telle reste strictement interdite. De la même manière (ce qui est valable pour les sages-femmes l’est pour tous les professionnels de santé), il sera interdit d’utiliser dans cette communication des propos de tiers et encore moins de recourir à la publicité comparative. En revanche, il n’était plus défendable de conserver des règles d’encadrement, datant d’une autre époque et ne prenant pas en compte la réalité d’une transformation numérique de notre société.
La communication digitale pour la sage-femme 2.0
Aujourd’hui, la déontologie des sages-femmes est respectée, quand la maïeuticienne fait état de :
- Ses compétences et ses pratiques professionnelles (une sage-femme mettant en avant son implication dans l’accouchement à domicile ne viole pas ces règles établies)
- Son parcours professionnel et ses expériences (Il s’agit d’informer les patientes et non pas de vouloir « comparer » les atouts et avantages d’une expérience par rapport à une autre)
- Sa pratique au quotidien, en informant notamment sur l’adresse éventuelle de son cabinet, ….
Cependant, alors que la législation listait précisément les informations pouvant être communiquées tant sur les ordonnances que sur un site Internet, le nouveau décret autorise « toute autre information », tant que ces dernières ne contreviennent pas à la déontologie de la profession. En revanche, le principe de l’interdiction de la publicité reste posé et s’étend à ce nouveau canal digital. Ainsi, si la sage-femme peut disposer d’un site Internet ou d’une présence sur les réseaux sociaux, il lui est strictement interdit de recourir à la publicité pour s’assurer que les coordonnées de ce site soient plus visibles des moteurs de recherches et donc des parturientes. On peut donc qualifier cette nouvelle législation de la communication des sages-femmes d’évolution mais pas de révolution.
Et vous, estimez-vous que la communication des sages-femmes libérales devrait être moins encadrée ? Ou estimez-vous que la situation existante soit suffisante et efficace ? Comment communiquez-vous ? Sur Internet ?