Il est traditionnellement admis de dresser un bilan pour pouvoir mieux se projeter dans l’avenir. L’année 2023 aura été particulièrement riche en termes d’annonces mais aussi d’évolutions. Qu’en retiendront les sages-femmes ? Premier volet de cette rétrospective des douze mois qui auront marqué la profession.
Un début d’année, entre craintes et ambition pour les sages-femmes de France…
Dans la suite des efforts entrepris par le ministère de la santé en 2022, 2023 annonçait être une année riche en évolution et en changement. Les autorités publiques avaient annoncé, depuis plusieurs mois, que faire évoluer le métier de sage-femme (meilleure reconnaissance, adaptation à la situation et aux perspectives démographiques, …) était l’une des priorités nationales en matière de Santé publique.
A la fin de l’année 2022, la signature de l’avenant 6 à la convention des sages-femmes divisait la profession. Pourtant, les maïeuticiennes commençaient l’année 2023 avec beaucoup d’espoir. Tous les acteurs attendaient en effet le printemps pour que s’ouvrent les négociations autour de l’avenant 7 présenté comme une évolution de « l’ensemble de la convention ». La signature de l’avenant 7 officialisait une revalorisation salariale pour les sages-femmes libérales. Revalorisation jugée comme largement insuffisante par une large partie de la profession.
Mais pour tous les professionnels de santé, 2023 marquait également une évolution majeure en termes de formation continue. Depuis le 1er janvier, les sages-femmes libérales, comme tous les autres soignants, sont soumises à la certification périodique obligatoire.
Le 16 janvier, une loi était votée. Loi consacrée à la profession de sage-femme, certains voulaient y voir le signe d’une année prometteuse à venir. Le texte officialisait le métier de sage-femme comme une profession médicale à part entière. Il modifiait également en profondeur le parcours de formation des étudiantes et étudiants en maïeutique. Cette reconnaissance des sages-femmes en tant que professionnelles de santé avait là encore heurté une partie de la profession, qui soulignait que dans les textes, c’était déjà le cas.
Les sages-femmes libérales, une année 2023 contrastée…
Pendant longtemps, devenir sage-femme hospitalière était la voie la plus plébiscitée par les étudiantes et étudiants en maïeutique. Aujourd’hui la situation a bien changé. Plus d’une sage-femme sur 3 exerce sous ce statut de libéral de santé. En une décennie, la part des sages-femmes libérales est donc passé de 19 % en 2011 à 34 % en 2023. Et les projections tablent sur une poursuite de cette évolution, avec une estimation avoisinant les 50 % en 2035.
A l’instar de leurs consœurs hospitalières, les sages-femmes libérales déploraient cependant les signes envoyés par le ministère de la santé. Ainsi, l’ONSFF (Organisation Nationale syndicale des sages-femmes) soulignait en ce début d’année 2023 : « L’avenant 6 méconnait les missions médicales des sages-femmes, nous octroyant des missions sociales et administratives qui sont théoriquement celles d’autres professionnels. »
Ces débats incontestables ne doivent cependant pas masquer les nombreux sujets renforçant l’optimisme des sages-femmes libérales quant à leur avenir.
Un second volet permettra de revenir sur les autres sujets marquants de cette année 2023 pour pouvoir se projeter en 2024.
Et vous, que retiendrez-vous de cette année 2023 ? Quel serait l’événement à retenir en priorité selon vous ?