Un nouveau gouvernement voie le jour début 2024. Les sages-femmes, s’interrogent quant à la place et au rôle du nouveau ministère du Logement, de la Santé et des Solidarités.
Une année 2024 aussi riche pour les sages-femmes que 2023 ?
Traditionnellement, le mois de janvier marque les bonnes résolutions mais aussi les bilans de l’année passée. Pour les sages-femmes libérales ou hospitalières, l’année 2023 aura autant été marqué par des avancées que par le renforcement de certaines crispations. Tant avec le ministère de la santé qu’avec d’autres professionnels de santé. L’année 2024 sera-t-elle encore une année aussi complexe à saisir ? N’est-ce pas ce qu’a parfaitement synthétisé la présidente de l’UNSSF (Union nationale et Syndicale des Sages-Femmes), Mme Prisca Wetzel David lors de la publication de ses vœux :
L’année 2023 fut riche en actualités pour notre profession, nous sommes heureux du dénouement de certains dossiers (…)
Ainsi, le 22 février prochain sera déployée l’augmentation des rémunérations pour les sages-femmes. La signature de l’avenant 7 en juillet 2023 avait officialisé cette augmentation. La réforme de la formation des sages-femmes ainsi que l’officialisation du statut médical de la profession seront à inscrire au rang de ces avancées significatives de l’année 2023. En revanche, bien des revendications restent encore à traiter. La profession attend des autorités publiques des réponses rapides. La périnatalité dans son ensemble va mal en France (on ne listera pas à nouveau tous les indicateurs confirmant cette réalité). Des sages-femmes aux gynécologues, tous les acteurs attendent un cap clair et des décisions concrètes.
Une nouvelle ministre de la santé, une bonne nouvelle ou une menace pour la profession ?
Les acteurs du monde de la santé en général et les sages-femmes en particulier se sont étonnés, voire offusqués, de la composition du nouveau gouvernement. En effet, le président Emmanuel Macron soulignait, en 2022, que la Santé représentait une des priorités absolues de son second quinquennat. Il marquait cette ambition en répondant à une attente (déjà) ancienne des professionnels de Santé puisque le Ministère devenait celui de la Santé et de la Prévention. Un symbole salué à l’époque par de nombreux soignants. Pourtant, en janvier 2024, la priorité ne semble plus aussi claire. D’un côté, Mme Catherine Vautrin est la 5ème ministre en charge de la Santé depuis dix-huit mois. Plus grave encore, pour de nombreux professionnels, la Santé a perdu son autonomie ministérielle puisque Mme Catherine Vautrin aura également la charge du Travail et des Solidarités.
Une changement qui ne fait pas l’unanimité
Dès cette annonce faite, les réactions contestataires se sont faites entendre. La quasi-totalité des associations des étudiants en santé se sont unies. Ils dénoncent une décision « choquante et aberrante face à la crise du système de santé ». Bien évidemment, le gouvernement a annoncé la nomination prochaine de ministres délégués. On peut donc imaginer qu’un (ou) une ministre déléguée à la Santé soit désigné(e). Toujours est-il que les acteurs concernés estiment que c’est un très mauvais symbole envoyé au monde de la Santé. 2024 commencerait donc sous un mauvais présage …
Et vous, comprenez-vous ces réactions à cette nomination ? Estimez-vous que cela change la donne pour les mois à venir pour les sages-femmes ?