Comme en 2022 et les années précédentes, toutes les sages-femmes libérales et hospitalières se sont unies pour dénoncer une situation plus que dangereuse. Elles insistent sur l’urgence de la situation, craignant de ne pas pouvoir lancer, les années suivantes, de tels appels si rien n’est fait d’ici là.
Les sages-femmes dénoncent une situation intenable pour les professionnelles concernées
On souligne parfois les analyses différents pouvant nuire à la visibilité de la profession et à sa cohérence. Aujourd’hui pourtant, c’est toute une profession qui s’est mobilisée pour dresser un constat sévère de la situation des sages-femmes en France et plus généralement de la périnatalité. Toutes les instances représentatives de la profession se sont réunies pour adresser un appel à l’aide à la première ministre et aux ministres concernés dont celui de la santé et de la prévention (voir liste des signataires ci-dessous).
La périnatalité, faute de professionnels de santé en nombre suffisant, est aujourd’hui à bout de forces.
Le texte rappelle que la situation de crise, que traversent les sages-femmes libérales et hospitalières, n’est pas nouveau. Non seulement, la situation est connue de toutes et tous, mais elle s’est encore aggravée avec la crise sanitaire du coronavirus. La crise économique, résultant notamment de la guerre en Ukraine, pèse également sur la profession, qui n’en peut plus. Les professionnelles de santé soulignent, que si le même constat avait déjà été dressé en 2022, la situation ne fait que s’aggraver depuis (« Les fermetures temporaires voire définitives de maternités se multiplient »).
Il est encore temps d’agir avant que la situation ne devienne vraiment ingérable
Plus que leurs conditions de travail ou que leurs rémunérations, les sages-femmes mettent en avant les dangers que de tels constats engendrent.
La santé et les droits des femmes sont plus que jamais menacés
Regrettant qu’aucun plan d’action d’envergure n’ait été mis en place alors que les mises en garde se multiplient depuis plusieurs années, les maïeuticiennes et maïeuticiens listent sommairement les raisons d’une telle dégradation de la périnatalité dans notre pays. Elles soulignent également, que cette dégradation n’est pas sans conséquence sur l’avenir. L’ « épuisement des professionnels », le « manque chronique de sages-femmes », le « manque de temps », … conduisent à décourager et démobiliser les sages-femmes libérales et hospitalières mais aussi les étudiants en maïeutique. De plus en plus estiment désormais que « l’exercice n’a que peu de sens, faute de pouvoir assurer leurs missions élémentaires d’accompagnement. »
Non seulement la profession peine à attirer de nouvelles candidates, mais la situation pousse les professionnelles en activité à « quitter les maternités et à fuir la profession, diminuant les effectifs déjà restreints et créant un cercle vicieux délétère. »
La situation ne pourra, dans ces conditions, que se détériorer davantage de jour en jour jusqu’au moment où elle deviendra incontrôlable et surtout ingérable.
Il est donc urgent de repenser le modèle périnatal, le fonctionnement de nos maternités et l’organisation des soins ville hôpital.
C’est donc un véritable appel à l’aide qui est lancé aux autorités publiques, qui doivent prendre conscience qu’il parait difficile d’envisager un statut quo pendant encore de longs mois. Sera-t-il entendu par le nouveau ministre de la Santé ?
Et vous, estimez-vous également que le système est en danger si rien n’est fait ? Pensez-vous qu’un tel appel à l’aide soit de nature à faire prendre conscience de l’urgence de la situation ?
Liste des signataires : ONSF (Ordre national des Sages – Femmes) // UNSSF (Union nationale et syndicale des sages – femmes) // ONSSF (Organisation nationale syndicale des Sages – femmes) // CNSF (Collège national des Sages – Femmes) // CNEMa (Conférence nationale des enseignants maïeutique) // ANESF (Association nationale des étudiants sages -femmes) // ANSFC (Association Nationale des sages – femmes coordinatrices) // ANSFL (Association nationale des sages – femmes libérales) // CNP Maïeutique // ANSFT (Association Nationale des Sages – Femmes Territoriales).