La rentrée de septembre 2023 pour les étudiantes sages-femmes se révèle essentielle pour la profession. Elle doit permettre de savoir, si les efforts déployés ont atteint leur but à savoir rendre la profession plus attractive pour les étudiantes et étudiants.
Devenir sage-femme : 6 années d’études à partir de 2023 ou 2024 ?
Parmi les revendications les plus anciennes des sages-femmes, qu’elles soient libérales ou hospitalières, la question de la reconnaissance notamment fait figure d’incontournable et de récurrente. La loi de janvier 2023 a répondu à cette demande. Ainsi, la formation pour devenir sage-femme ne sera plus considéré comme une formation paramédicale mais bien comme une formation médicale, et l’intégration devra être complète d’ici 2027.
C’est également pour accéder à cette demande mais aussi pour ouvrir la recherche aux maïeuticiennes, que la réforme de la formation des sages-femmes a été adoptée. Si cette réforme devait à l’origine être applicable dès la rentrée 2022, seules les étudiantes commençant leur cursus en septembre 2024 sont concernées par cette 6ème année d’études qui vient s’ajouter à la formation traditionnelle. Pour certains, la rentrée de 2023 est donc l’échéance principale. En effet, pour pouvoir intégrer la première année de formation de sage-femme, les étudiantes et les étudiants doivent au préalable suivre une première année, que ce soit en Licence avec Option « Accès Santé » (L.A.S.) ou en Parcours Spécifique Accès Santé (PASS). Ces étudiants, ayant fait ce choix pour la rentrée de septembre 2023, seront donc pleinement concernés par l’allongement des études de maïeutique.
Le nouveau cursus instaure donc un troisième cycle pour pouvoir exercer en tant que sage-femme libérale ou hospitalière. Au cycle 1 (3 ans dont une première année d’accès) et au second cycle (année 4 et 5) s’ajoutera donc un troisième cycle (la sixième année). Cela permettra aux étudiantes d’obtenir le titre de Docteur en Maïeutique.
Un changement de programme pour devenir sage-femme
Si cela répond à cette demande de reconnaissance, l’instauration de cette 6ème année va entrainer la refonte des programmes et des maquettés pédagogiques. C’est ce qu’a expliqué Loona Mourenas, porte-parole de l’association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF) «On n’a pas encore de certitude sur ce qui va être décidé mais on sait qu’il y aura une réforme de l’ensemble des cycles, de la deuxième à la sixième années d’études, pour adapter les programmes aux besoins de la profession. Ça fait dix ans que la maquette n’a pas été revue… »,
Les maïeuticiennes, comme les étudiantes et étudiants, espèrent aussi que cette réforme sera l’occasion d’étendre les lieux de stage ouverts à tous les apprenants.
Une réforme de la formation pour rendre la profession plus attirante
Ces différentes évolutions doivent aussi susciter davantage de vocations. Le besoin en sages-femmes se fait en effet de plus en plus sentir, et les prévisions pour les années à venir impliquent de former davantage de maïeuticiennes mais aussi et surtout de rendre le métier plus attractif. A la rentrée 2022 -2023, l’ANESF avait souligné l’urgence de la situation, d’autant plus que 20 % des capacités d’accueil étaient inoccupées pour la deuxième année d’étude de maïeutique. Une baisse des vocations, qui risque de conduire à une dégradation des conditions de travail (et donc à une baisse d’attractivité). Il est donc urgent pour les autorités publiques de redresser la barre. Cette réforme de la formation de sages-femmes sera-t-elle suffisante pour cela ?
Que pensez-vous de ce 3ème cycle d’études pour les sages-femmes ? Estimez-vous, que la mesure est de nature à rendre la profession plus attirante pour les étudiantes et les étudiants ?