Aujourd’hui, les sages-femmes se sont emparés des nouveaux outils de communication. Sur les réseaux sociaux, elles recourent fréquemment à ces hashtags devenus si populaires pour faire passer un message et fédérer une communauté autour d’idées et de valeurs.
Les sages-femmes libérales ont besoin de se faire entendre et d’être reconnues
Depuis des années, les sages-femmes libérales et hospitalières se mobilisent régulièrement pour faire entendre leurs revendications. Week-end noir dans les maternités, jours de mobilisation générale, …, se succèdent depuis plusieurs mois, avec toujours le sentiment pour la profession de n’être pas entendue et encore moins écoutée. Le manque de reconnaissance fait du reste partie des revendications les plus récurrentes pour ces professionnelles de santé, qui estiment que leur statut même n’est ni reconnu ni appliqué à ce jour.
Avec plus de 23.400 sages-femmes en France, la profession sait aussi que pour changer cette réalité, elle doit réussir à se faire entendre de la population et pas uniquement des autorités publiques. Parce qu’elles sont avant tout des professionnelles de santé au service des femmes, les sages-femmes se sont donc appropriés les codes modernes de la communication, afin de fédérer la plus vaste communauté autour de leurs revendications. Depuis plusieurs mois, la mobilisation de la profession n’est plus destinée uniquement à interpeller le ministère de la santé et leur autorité de tutelle, mais elle vise aussi à réunir autour de ces « combats », des femmes et des hommes sensibilisés à ces questions de santé publique.
Les hashtags des sages-femmes, une nouvelle arme de mobilisation
Lorsqu’en 2020, Anna Roy, sage-femme et chroniqueuse TV et radio, dénonce les conditions de travail et alerte les pouvoirs publics sur les dangers de la situation, elle décide d’associer toutes ses consœurs, qui exercent à l’hôpital ou en libéral. Parce qu’elle estime que ces conditions de travail ne lui permettent plus d’exercer le métier, qu’elle a choisi, elle est à l’origine des hashtags : #jesuismaltraitante #jesuismaltraitant #noussommesmaltraitees. Sa demande est simple : une femme, une sage-femme en salle de naissance. La demande a déjà été formulée auprès des autorités publiques mais la médiatisation de cet appel suscite un engouement sur les réseaux sociaux. De nombreuses sages-femmes prennent la plume pour dénoncer leurs conditions de travail, et sont rejointes par des mères qui relatent leur expérience de l’accouchement.
#Noussommesmaltraitees. accouchement 1. 8h fin de péridurale, on n'en repose pas une vous allez accoucher. Accouchement plus de 3h plus tard, episio sans consentement. Accouchement 2, prise en charge de la douleur minable, 2eme episio sans consentement. 1 femme = 1 sage femme
— aurore dlb (@lisztomania44) November 18, 2020
Cette mobilisation sert la cause des sages-femmes, puisqu’en quelques semaines des milliers de témoignages sont recueillis, et que les parturientes et les futures mères s’emparent du sujet pour interpeller à leur tout les responsables politiques. Les demandes portées par les sages-femmes devient une cause nationale.
Il en est de même lorsque les sages-femmes « s’emparent » des hashtags #Balancetonaccouchement #StopViolenceObstétricale ou encore du #SageFemmeCodeNoir en octobre 2021 lorsque la profession se mobilise massivement. Dans tous les cas, cette communication via les réseaux sociaux est devenue un outil incontournable dans l’action des sages-femmes, puisqu’elle permet de pallier les effectifs trop peu importants pour se faire réellement entendre des pouvoirs publics.Bien que la profession soit consciente que les évolutions législatives attendues ne se décideront pas par hashtag interposée, elle sait également que la mobilisation et la pression populaire restent deux atouts de poids pour faire reconnaitre leur situation.
Et vous, communiquez-vous sur les réseaux sociaux en utilisant ces mots-dièse ? Estimez-vous que ces hashtags soient devenus indispensables pour se faire entendre ? Ou pensez-vous au contraire que cette communication 2.0 puisse à terme être contreproductive ?