Alors que les sages-femmes peinent à se faire entendre depuis des mois, elles se mobilisent désormais pour un appel plus général visant à faire de la santé et des droits des femmes la priorité des prochaines années.
Défendre la santé et les droits des femmes, la mission des sages-femmes
On n’a plus besoin de présenter les revendications portées par les sages-femmes depuis des mois et même des années. Le manque de reconnaissance, le manque de moyens, le manque de considération, …. Tous ces arguments sont non seulement portés par une profession en souffrance, mais ils sont aussi connus des autorités publiques et notamment du ministère de la Santé. Ils trouvent aussi un écho particulier dans l’actualité de ces dernières semaines, et la situation des sages-femmes libérales ou hospitalières interroge quand on évoque la privatisation de la santé (et surtout ses potentielles menaces et ses éventuels dangers) ou encore la hausse (inexplicable scientifiquement parlant à cette heure) de la mortalité infantile. Le grand public découvre à cette occasion la réalité du quotidien des maïeuticiennes, qu’elles interviennent au domicile de leurs parturientes ou qu’elles exercent en maternité. Il s’effraie également de ces présentations, soulignant que la France est passé de 1500 maternités au début des années 1980 à 500 aujourd’hui et que la pénurie de sages-femmes libérales ou hospitalières est un problème chronique. C’est dans ce contexte, et en pleine période électorale (avec les revendications de toutes les professions et les promesses des candidats, que le Conseil National des Sages-Femmes a communiqué, au début du mois d’avril, son ambition d’organiser les Etats Généraux pour la santé des Femmes. Il ne s’agit plus de ne se concentrer que sur les seules revendications de la profession mais bien d’englober tout ce qui touche à la santé et au bien-être des femmes en France. « Devant les carences de notre système périnatal et, plus largement, devant les problématiques que rencontrent les femmes pour leur santé ou la défense de leurs droits, (…) » cet appel est relayé par un site Internet dédié à la Santé des Femmes. Le mot d’ordre est clair :
DÉFENDRE LA SANTÉ ET LES DROITS DES FEMMES EST UNE PRIORITÉ POUR CONSTRUIRE UNE SOCIÉTÉ PLUS JUSTE.
Prendre soin des femmes, un enjeu national bien au-delà de la grossesse
Bien qu’il soit porté en grande partie par le conseil de l’ordre des sages-femmes, cet appel est soutenu par de nombreuses associations mais aussi des personnages publics, chef d’entreprise ou hommes et femmes politiques. Bien évidemment, ces États Généraux s’appuient en grande partie sur des travaux déjà réalisés, notamment le livre des propositions, que les sages-femmes avaient remis à chaque candidat et candidate à l’élection présidentielle. Mais parce que l’appel se veut plus général et veut dépasser la simple question de la grossesse et de la maternité, il tient compte aussi des attentes des autres co-auteurs du projet. 5 demandes sont ainsi formulées pour réussir cet ambitieux projet :
- Faire de la santé des femmes une priorité, notamment en organisant ces États Généraux pour disposer d’une vision transverse de la question
- Adapter le système de santé pour mieux identifier, accompagner et protéger les femmes, victimes de violences sexistes et sexuelles
- Améliorer le suivi des femmes et des couples, depuis le projet de maternité jusqu’au post-partum. Cette demande passe naturellement par une augmentation des moyens qui lui sont assignés
- Imaginer la sage-femme de 2022 pour qu’elle puisse devenir la référente dans la prévention et la santé gynécologique des femmes
- Reconnaitre la profession, tant en accédant à la demande revalorisation, mais aussi en renforçant l’attractivité de la profession.
Le mouvement veut dépasser la simple revendication d’une profession mais s’inscrit dans un véritable projet de société. Sera-t-il entendu par le (ou la) prochain(e) ministre de la Santé ?
Que pensez-vous de cette initiative ? Estimez-vous qu’en dépassant les revendications de la profession, cet appel a plus de chance de se faire entendre ? Qu’attendez-vous de cette initiative ? Et à quelle échéance ?