C’est pour répondre à cet enjeu, que la Cour des Comptes a travaillé pour identifier les principaux leviers à actionner. 4 grandes orientations ont donc été retenues par les hauts magistrats.
Publiée à la mi-décembre, la note de la Cour des Comptes « Santé : garantir l’accès à des soins de qualité et résorber le déficit de l’assurance maladie » entend apporter les éléments nécessaires pour nourrir le débat public à l’occasion des prochaines élections présidentielles. Après deux années de crise sanitaire et une aggravation abyssale de la situation de la sécurité sociale, les hauts magistrats ont souhaité souligner les grandes orientations devant servir à la « nécessaire transformation du système de santé ». Si les sages-femmes libérales et hospitalières restent concentrées sur leurs revendications et sur leur constat alarmant, elles n’en sont pas moins concernées par ces recommandations, qui pourraient inspirer les prochaines politiques de santé publique en France.
Pour réaliser cette étude, la Cour des Comptes a non seulement tenu compte des conséquences financières de la crise sanitaire qui dure depuis près de deux ans mais elle a aussi intégré l’impact des décisions, prises à l’occasion du Ségur de la Santé. Pour se projeter dans l’avenir, l’étude s’est appuyée sur le double constat, déjà si souvent posé : le vieillissement de la population d’une part et l’augmentation conséquente du nombre de pathologies chroniques. Dans ces conditions, les magistrats ont donc dégagé 4 grandes pistes pour garantir un équilibre financier durable pour la Sécurité Sociale, alors même que des discussions sont également en cours pour imaginer une éventuelle Grande Sécu.
Une organisation des soins à repenser
Plus qu’une révolution, la Cour conseille une évolution de ce qui a déjà été entrepris. Elle prône pour une plus grande efficience de l’organisation des soins. Pour y parvenir, l’exercice coordonné semble s’imposer comme la voie à suivre, et la note se félicite des ambitions du plan Ma Santé 2022 tout en se réjouissant des 1.000 CPTS souhaitées pour 2022. Selon les magistrats, malgré l’absence de recul pour une analyse détaillée, ces efforts doivent être intensifiés dans les mois et les années à venir.
La rémunération et le statut des soignants, une priorité à renforcer
S’agissant des sages-femmes et des autres professionnels de santé, tant à l’hôpital qu’en médecine de ville, l’étude souligne les efforts déjà consentis depuis le début de la crise mais insiste sur la nécessité de les poursuivre. Alors que la pénurie de professionnels de santé menace certains territoires – et la situation se révèle être encore plus problématique pour les maïeuticiennes -, l’étude de la Cour des comptes surprend en appelant à la réforme des rémunérations des soignants « pour réduire les rentes de situation, améliorer la qualité des soins et ralentir la hausse des dépenses les plus dynamiques« .
Être plus efficient ou lutter contre les dépenses jugées « évitables »
Le troisième levier d’action réside, dans une logique plus financière (et pleinement assumée par la plus haute juridiction de l’Hexagone) : réduire les « dépenses évitables » et l’étude pointe plus particulièrement la prévention (notamment en ce qui concerne l’alcool et le tabagisme). Il n’est donc pas surprenant que la Cour des Comptes ait publié, en novembre dernier, un nouveau rapport sur les évolutions nécessaires à cette politique de prévention.
Le numérique en Santé, un socle pour faire évoluer le système de santé
Enfin, l’étude souligne les promesses que laissent entrevoir le numérique notamment pour ce qui concerne l’économie de la santé. La création au début de cette année 2022 de Mon Espace Santé s’ajoute au développement des téléconsultations et des e-prescriptions. Les efforts doivent, selon la Cour des Comptes, être maintenus afin de tirer pleinement profit de ces nouvelles technologies.
Ces pistes de réflexion contribueront probablement à susciter de nouveaux projets pour faire évoluer l’organisation du Système de Santé en France. A l’instar de tous les autres professionnels de santé, les sages-femmes peuvent attendre des propositions fortes en la matière de certains des candidats à l’élection suprême, bien que chacun reconnaisse qu’il sera difficile de contenter tout le monde.
Et vous, estimez-vous que ces 4 leviers identifiés par l’étude soient les seuls à actionner ? Quelles doivent être selon vous les autres lignes directrices à prendre en compte ?