Les étudiantes et étudiants sages-femmes font leur rentrée, et comme tous les étudiants en santé, ils seront les premiers à vivre l’application pleine et entière de la réforme de celles-ci. Beaucoup de questions et de sujets d’inquiétudes restent encore en suspens.
Une réforme des études de santé revue en urgence pour les soignants de demain
A la rentrée 2020/2021, les études de santé connaissaient une évolution majeure. Pour les filières MMOPK (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie, Kinésithérapie), la tristement célèbre PACES (Première Année Commune aux études de Santé) était supprimée. Vivement critiquée pour une sélectivité outrancière, la PACES subsistait néanmoins en septembre 2020 pour permettre aux redoublants d’aller au bout de leur cursus. Pour cette rentrée de septembre 2021, les candidates et candidats au métier de sage-femme devront donc intégrer leur cursus en suivant le Parcours d’Accès Spécifique Santé (PASS) ou une Licence Accès Santé (LAS).
Et les étudiantes commençant leur cursus en septembre 2021 bénéficieront des ajustements déjà adoptés pour améliorer le nouveau dispositif. Car cette réforme aura fait couler beaucoup d’encre et suscité la colère de certains professionnels d’une part mais aussi d’étudiants d’autre part. Alors que le PASS est considéré comme « trop ressemblant » à la PACES, la LAS, elle, est critiquée pour la surcharge de travail, qu’elle implique pour les étudiantes et étudiants. Les futures sages-femmes, kinés ou médecins ont, tout au long de l’année, appelé les autorités publiques à revoir leur copie, notamment en harmonisant les conditions d’admission et le système de notation, qui relèvent aujourd’hui des Universités concernées. La situation est « inégalitaire » à en croire de nombreuses associations d’étudiants.
Un accompagnement personnalisé et la suppression du numerus clausus
Bien que toutes les demandes des associations étudiantes n’aient pas été entendues, les autorités publiques ont néanmoins déjà corrigé quelques imperfections du système. Conscient du niveau disparate des étudiants venant de PASS et de LAS et arrivant en 2nde année, le premier ministre, Jean Castex a déjà expliqué compter sur le « tutorat et les ressources numériques » pour garantir un accompagnement personnalisé aux étudiantes et étudiants en ressentant le besoin. Pourtant, ces études de santé continuent d’attirer un nombre toujours plus important de candidatures. Ainsi, en 2021, 1.8 millions de vœux sur Parcoursup ont concerné ces études de santé (MMOPK et diplôme d’Etat Infirmier) soit 21 % des demandes.
Et cet engouement représente une autre problématique pour les étudiants. Même si la réforme des études de santé a officialisé la suppression du numerus clausus, elle n’a pas pour autant libéralisé l’accès à ces filières de formation. Cette année, la dernière édition de la PACES a encore complexifié la donne, puisque désormais le nombre de place accessible en seconde année est décidé par les Universités et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation. En 2021, il a fallu garantir l’égalité de traitement et des chances entre les dernières élèves de la PACES et ceux en PASS ou LAS. Cela n’a pas été chose facile, puisque le Conseil d’Etat avait imposé, le 8 juillet dernier, à 16 Universités d’accroitre leur capacité d’accueil pour la rentrée de septembre 2021.
Alors la rentrée des étudiantes sages-femmes en septembre 2021 : sérénité ou inquiétude ?
De nombreuses associations d’étudiants demandent toujours une unification des règles applicables, afin que les études en maïeutique puissent être les mêmes partout en France. Et en ce qui concerne la capacité d’accueil de chacune des universités, le ministère de l’Enseignement Supérieur a souligné que cette année 2020/2021 était une année hybride. Dès la rentrée 2022, cette capacité d’accueil (numerus apertus) serait calculée par les universités en fonction des besoins en professionnels de santé du territoire. Un changement, qui pourrait également à terme, être préjudiciable à certaines régions. Il reste donc beaucoup de sujets de crispation, même si une chose est sure : cette rentrée 2021 sera la première où la réforme des études de santé pourra être pleinement appliquée. Rendez-vous dans un an pour dresser le bilan de cette première année !
Et vous, que pensez-vous de cette réforme des études de santé pour les sages-femmes notamment ? Quelles seraient selon vous les évolutions et ajustements à adopter en urgence ?