Chaque année, le 05 mai célèbre la profession de sage-femme à travers le monde. En 2021, les sages-femmes françaises ont profité de l’occasion pour se mobiliser une nouvelle fois, espérant bien réussir, cette fois-ci, à se faire entendre.
La journée internationale des sages-femmes, l’appel à la reconnaissance de toute une profession
Depuis l’Antiquité, les sages-femmes ou plutôt les maïeuticiennes à cette époque constituent des femmes dévouées à l’accompagnement des autres femmes. Leur place a toujours été singulière au cours des siècles passées, et aujourd’hui encore, les sages-femmes libérales ou hospitalières sont certes reconnues comme une profession médicale à part entière dans les textes, alors que dans la réalité ces professionnelles de santé se considèrent toujours comme oubliées voire méprisées par les autorités publiques. Toujours est-il, que comme chaque année depuis près de deux décennies, nous avons célébré le 5 mai dernier la Journée Internationale des sages-femmes.
Une journée pour faire mieux connaitre la profession et le rôle des maïeuticiennes, rôle largement méconnu de la part du grand public. Mais aussi une journée pour s’interroger et pour réfléchir ensemble sur l’avenir de la profession et les enjeux de demain. Comme en 2020, l’édition 2021, organisée sous l’égide de la confédération internationale des sages-femmes (ICM), aura dû s’adapter à la situation si particulière, engendrée par l’épidémie de coronavirus. Mais placée sous le thème « Les chiffres parlent d’eux-mêmes : investissez dans les sages-femmes », cette édition a permis de souligner le manque criant de sages-femmes partout à travers le monde, mais aussi les bénéfices incontestables de promouvoir une politique ambitieuse de recrutement de sages-femmes pour les pays qui s’y sont engagés.
En France, la crise sanitaire n’a pas permis la multiplication des célébrations de cette journée internationale, mais le 5 mai, les sages-femmes ont voulu se faire entendre non pas pour commémorer cette date symbolique mais bien pour revendiquer et dénoncer une situation dégradée, que la crise sanitaire a encore aggravée.
Une 5ème mobilisation pour les sages-femmes en France
On se souviendra donc de ce 05 mai 2021 comme une nouvelle journée de mobilisation pour la profession. De nombreuses associations se sont réunies pour faire de cette journée internationale un appel lancé aux pouvoirs publics, et dans un communiqué, le ton est clairement donné :
« Les conditions d’exercice sont inacceptables pour un pays comme le nôtre où nos maternités sont devenues des usines, où la rentabilité prime sur l’humain »
Les sages-femmes demandaient donc, comme elles l’ont fait à de nombreuses reprises depuis janvier dernier, une meilleure reconnaissance mais aussi une revalorisation de leur rémunération qui n’est pas « à la hauteur de leurs compétences ». Et elles dénoncent le mépris dont elles sont victimes, un mépris qui s’aggrave encore depuis le début de la crise sanitaire. Elles rappellent avoir été oubliées, il y a un an, pour la dotation en masques. Les sages-femmes libérales ou hospitalières ont également appelé le ministère de la Santé à respecter les textes légaux et à considérer les sages-femmes comme faisant partie des professions médicales et non pas paramédicales. Les professionnelles ont une fois dénoncé cette absence de reconnaissance, alors même que leurs compétences ne cessent de croître.
Partout en France, les maïeuticiennes ont ainsi souligné, que malgré leur mobilisation depuis le premier jour de l’épidémie de coronavirus, elles se considèrent comme les « grandes oubliées du Ségur de la Santé », même si le Ministre de la Santé a annoncé que de nouvelles négociations seraient rapidement engagées avec la profession. Naturellement, ce manque de reconnaissance se traduit aussi par une rémunération, que beaucoup de professionnelles ont jugé indignes, demandant une revalorisation de ces dernières.
C’est donc une édition particulière que cette journée internationale des sages-femmes, mais l’objectif est en partie atteint, car la profession a réussi à faire parler d’elle et de ses problèmes récurrents à travers les médias nationaux. Interrogée par les journalistes de France Bleu, une sage-femme résume parfaitement l’exaspération et la colère de ses consœurs :
« On ne fait pas ce métier pour l’argent, ça c’est sûr ! C’est un métier passion, on est là pour le bien-être des femmes et pour qu’elles vivent ce moment magique de la meilleure façon possible mais pour cela on a besoin de plus de moyens »
Avez-vous participé à la mobilisation du 05 mai ? Quelle est selon vous la revendication la plus urgente à faire aboutir ?